Nous utilisons tous des « produits » dans notre vie quotidienne, par exemple pour lutter contre les mauvaises herbes dans notre jardin ou pour éliminer les fourmis sur notre terrasse. Ces produits sont-ils sans danger ?
Le législateur belge fait une distinction entre pesticides à usage agricole (produits phytopharmaceutiques + autres produits destinés à l’emploi en agriculture) et biocides.
Les produits phytopharmaceutiques (« phyto » signifie «plante » en grec) sont des produits utilisés pour la protection des végétaux et sont principalement utilisés dans l’agriculture. Les plus utilisés sont les fongicides (pour lutter contre les champignons), les insecticides (pour lutter contre les insectes) et les herbicides (pour lutter contre les mauvaises herbes).
Les « biocides » (qui signifie « qui tue la vie » en grec) sont des « produits qui sont destinés à détruire, à repousser ou à rendre inoffensifs les organismes nuisibles, à en prévenir l’action ou à les combattre de toute autre manière », et qui sont utilisés hors du domaine agricole. Parmi ceux-ci, on trouve notamment les insecticides et rodenticides (produits utilisés pour lutter contre les rats, les souris, …) à usage domestique ou industriel, les produits de protection (par ex les produits de traitement du bois), les désinfectants (par exemple les produits utilisés pour désinfecter les toilettes chimiques)
La différence entre pesticides et biocides n’est pas toujours évidente et on retrouve parfois les mêmes substances actives dans les deux types de produit. De plus les agriculteurs utilisent parfois des biocides, par exemple pour désinfecter le matériel de laiterie.
Ces produits doivent être utilisés avec beaucoup de précaution. En cas de mauvaise utilisation (dose inappropriée, non respect du délai avant récolte par exemple), les végétaux traités peuvent contenir trop de résidus néfastes à notre santé. C’est pourquoi il est important de bien lire l’étiquette des produits et de respecter les indications qui y sont mentionnées.
La législation en la matière a considérablement évolué, notamment dans le souci de protéger la santé humaine et animale mais également l’environnement. Ainsi, pour qu’un produit phytopharmaceutique puisse être commercialisé, il doit être officiellement agréé, et des limites maximales de résidus (LMR) pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux d’origine végétale ou animale ont été établies.
Depuis le 18 août 2012, les produits phytopharmaceutiques sont scindés en produits pour professionnels (agriculteurs, …) et en produits pour amateurs (particuliers). Les produits à usage professionnel sont réservés aux seuls professionnels . L’utilisateur amateur ne peut donc plus acheter que certains produits qui satisfont à des normes précises de sécurité (par ex bouchon de sécurité enfant) et de facilité d’emploi (par ex taille du contenant limitée au traitement d’une superficie de 5 ares).
Une période transitoire de 2 ans est toutefois prévue pour l’adaptation des emballages et des étiquettes.
En guise de conclusion, voici quelques conseils pratiques :
- Lisez toujours l’étiquette avant utilisation.
- Respectez la dose d’emploi agréée.
- Utilisez des moyens de protection: salopette imperméable, gants en caoutchouc, lunettes (ou masque),
bottes en caoutchouc.
- Durant le traitement, ne mangez pas, ne buvez pas, ne fumez pas et évitez le contact du produit avec la
peau, les yeux, la bouche.
- Après le travail, lavez-vous soigneusement les mains et désinfectez toujours les blessures éventuelles,
même les plus petites.
- Lavez vos vêtements de travail.
- Ne préparez que la quantité de bouillie utile pour l’application, afin de ne pas polluer l’environnement avec
le reste de la préparation.
Source : Bulletin AFSCA n°50, page
1-2. |