Dans la quête de matières premières durables pour l’alimentation animale, les entreprises du secteur de l'alimentation animale et les chercheurs manifestent ces derniers temps leur intérêt pour les insectes. Les insectes peuvent également contribuer à réduire le manque de protéines produites au sein de l’UE, appelé le « protein gap », par une production locale de protéines de haute qualité. Les insectes sont une source de protéines très prometteuse, en particulier grâce à leurs propriétés de transformation efficace des nutriments de faible qualité en matières premières de haute qualité.
Jusqu’à récemment, les possibilités d’utilisation des insectes dans l’alimentation animale étaient toutefois très limitées. La législation de l’UE est toutefois en train d’évoluer afin de pouvoir utiliser davantage ces insectes, sans naturellement perdre de vue la sécurité de nos aliments pour animaux.
L’alimentation des insectes
Les insectes élevés pour la production de matières premières pour les aliments pour animaux sont des « animaux d’élevage ». Cela a des implications pour l’alimentation de ces insectes. Celle-ci doit en effet satisfaire à toutes les exigences de l’alimentation pour bétail. Une restriction majeure est l’interdiction de les nourrir avec des déchets de cuisine. Les aliments ne peuvent contenir aucun produit de la liste négative de l’annexe III du Règlement 767/2009 (par ex. matériel d’emballage), les aliments pour insectes ne peuvent pas non plus contenir de produits animaux non autorisés pour les non-ruminants selon le ‘feedban’ (http://www.favv-afsca.fgov.be/productionanimale/alimentation/produits/).
Que faut-il faire du substrat résiduel issu de l’élevage d'insectes ?
Les autorités régionales compétentes ont rédigé une note commune (PDF) afin de clarifier le statut de ce substrat résiduel. Ce substrat résiduel contiendra, outre les excréments des insectes, aussi des aliments non utilisés par les insectes et les restes des insectes.
Utilisation des insectes comme matières premières pour les aliments pour animaux
Les insectes vivants sont interdits dans l’alimentation des ruminants. D’autres animaux, comme les animaux d’élevage non ruminants et les animaux de compagnie peuvent par contre être nourris avec des insectes vivants.
Les insectes morts et les produits à base d’insectes morts doivent tout d’abord être transformés chez l’un des transformateurs de catégorie 3 agréés par les autorités régionales (en Belgique). Les graisses fondues obtenues peuvent être utilisées dans l’alimentation animale pour toutes les espèces animales. Les farines de protéines et les insectes entiers transformés sont appelés des protéines animales transformées (PAT). Ces PAT peuvent être utilisées dans les aliments pour animaux de compagnie et depuis le 7 septembre 2021, également dans les aliments pour les porcs, le volaille, les animaux d'aquaculture et dans les appâts de pêche.
Pour les aliments des porcs, de volaille, d’animaux d’aquaculture et les appâts de pêche, seules les PAT des insectes suivants peuvent être utilisées :
Hermetia illucens (mouche soldat noire) |
Musca domestica (mouche domestique) |
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Tenebrio molitor (ténébrion meunier) |
Alphitobius diaperinus (petit ténébrion mat) |
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Acheta domesticus (grillon domestique) |
Gryllodes sigillatus (grillon domestique tropical) |
Gryllus assimilis (grillon des steppes) |
Bombyx mori (ver à soie) |
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